ANDRÉA LE GUELLEC

Camille Bardin

Bonjour à toutes et à tous. J’espère que vous allez bien. Aujourd’hui je reçois l’artiste Andréa Le Guellec pour parler de misandrie, de 3D et de mante religieuse.

Camille Bardin

PRÉSENT.E est un podcast dans lequel je souhaite porter au jour ce qui vient en amont puis en aval de l’art contemporain. Mes questions portent donc rarement sur les œuvres en elles-mêmes mais davantage sur toutes les réflexions et les doutes qui gravitent autour de celles-ci. Car ici je m’intéresse d’abord à la manière dont la vie de mon invité.e impacte son travail puis à l’inverse à la façon dont son travail vient impacter sa vie. Dans PRÉSENT.E j’essaie de mener les conversations comme j’ai l’habitude de le faire en tant que critique d’art dans les ateliers d’artistes ou à la terrasse des cafés. Sauf qu’ici nous sommes enregistré.e.s et vous avez la possibilité de tout écouter.

Camille Bardin

Vous allez sans doute reconnaître la voix d’Andréa car je l’avais reçue en mai dernier à ce micro pour parler de The Left Place, un tiers lieu basé à Reims qui réunit une dizaine d’artistes et qui organise des expositions, des concerts et autres évènements. Aujourd’hui, c’est pour parler de sa pratique artistique que je la reçois. On va échanger autour de la figure de la mante religieuse qu’elle convoque dans l’œuvre sur laquelle elle travaille en ce moment, on parlera aussi de misandrie, de savoirs techniques et de la manière dont elle tente de déconstruire son regard pour proposer des images et représentations nouvelles. Bonjour Andréa…  

Andréa Le Guellec

Bonjour Camille ! 

Camille Bardin

J’adore parce que ça fait partie de ces épisodes où on prend 1 h 30 avant de commencer. Je pense que je suis arrivée dans ton atelier il y a tout pile 1 h et on a pas arrêté de discuter et on s’est enfin mis au boulot. On s’est dit ça y est, on sort le micro, on commence enfin à enregistrer cet épisode ! Quand je t’ai rencontrée Andréa, tu venais de remporter un prix, celui décerné dans le cadre de la 14ᵉ édition de la Biennale de Jeune Création Contemporaine de Mulhouse. Ce prix venait remercier un projet qui s’appelle « Merci pour tout ». C’est une installation qui reprend les codes des courses hippiques et propose un parallèle avec la concurrence qui prédomine dans nos sociétés contemporaines et les conditions d’existence des artistes. Sujet qui me parle beaucoup, tu t’en doutes. Est ce que pour commencer, tu pourrais un peu nous parler de ce travail là, nous présenter cette pièce ?

Andréa Le Guellec

Oui, bien sûr. Alors merci pour tout. C’est une installation sonore qui comprend une vidéo de sculpture-enceinte. Qui sont en fait des sculptures haut-parleurs qui vont composer la tête de la sculpture. Et ces sculptures sont habillées de casaques de jockey colorés qui ont été designés un peu sous format, un peu clownesque pour reprendre un peu les couleurs des maisons qui sont habituellement représentées par les jockeys sur les courses que j’ai étudié. Du coup, pendant quelques mois à Reims, sur l’hippodrome de Reims.

Camille Bardin

Oui tu as fait un travail de terrain !

Andréa Le Guellec

Ouais. En fait, c’est souvent comme ça que je travaille. J’aime beaucoup étudier longuement les environnements que je vais déplacer dans l’atelier et dans l’exposition. Et là, je suis partie sur un travail, une idée de poésie sonore, parce que je trouvais très intéressant le rythme de la diction des commentateurs sportifs et en particulier les commentateurs hippiques, parce qu’il y a une accélération qui est hyper impressionnante et qui va se faire seulement sur trois minutes. Donc c’est ça, ça m’intéressait beaucoup de travailler ce rythme là. Et en fait, j’ai rencontré le commentateur sportif à l’hippodrome et je me suis intéressée à tout ce qui allait avec, à cet environnement hyper étrange que j’ai relié à l’environnement de l’art contemporain qui m’entourait et à ses codes de compétition, à ces commissaires qui vont juger la course et au point de vue du coup, donc du commentateur et du cheval puisque donc merci pour tout. C’est une jument qui existe et qui court une course qu’elle ne remporte jamais dans l’installation.

Camille Bardin

En plus je trouve ça hyper intéressant parce qu’il y a un enjeu de classe qui est hyper important, parce que je trouve que c’est comme dans l’art contemporain, c’est un peu des espaces où se côtoient des gens hyper précaires et des gens pétés de thunes, et je trouve que c’est un peu un lieu. Ouais, c’est deux lieux ont la même caractéristique. Oui, t’as des personnes qui y vont faire des des jeux sportifs dans l’espoir d’avoir peut être un jour de tomber sur le jackpot. Et à l’inverse, y a des gens qui font ça par passion et qui sont blindés.

Andréa Le Guellec

Ouais, exactement. Mais en fait c’est vraiment un milieu qui est hyper hyper impressionnant au premier abord. Il y a énormément de codes et c’est un milieu qui est aussi très masculin, très dominé par des personnes qui ont toujours été là souvent, qui sont nées dans des familles très aisées. C’est des sports qui brassent énormément de sous et qui du coup sont très opaques. Donc c’était assez étrange pour moi de me retrouver à essayer de m’immiscer dans ce milieu qui n’est pas du tout du tout le mien et qui du coup présentait certaines réticences au départ où je me suis retrouvée à discuter avec le président de l’hippodrome qui ne comprenait pas trop ce que je faisais là, et personne ne comprenait vraiment. C’était très très masculin. Voilà, je me suis retrouvée avec l’équipe de régie et je suis devenue caméraman sur quelques courses. C’était vraiment absurde. Et en fait, j’ai fini par un peu gagner la confiance des personnes qui travaillaient là bas et du coup pouvoir obtenir un matériau sonore qui m’a servi ensuite à monter ce projet là. Mais effectivement, en fait, je n’avais pas tout de suite fait le lien dans les structures dominantes qui pouvaient faire écho aux structures qu’on connaît dans l’art contemporain, qui sont celles aussi auxquelles je m’intéresse maintenant. Donc c’est un espèce de première approche comme ça, un peu tâtonnante.

Camille Bardin

Oui… Tu mettais le pied à l’étrier pour filer la métaphore ! Hahahaha !  Aujourd’hui, tu sors peu à peu de ce travail auto réflexif sur les spécificités de notre secteur et tu oses de plus en plus t’emparer de problématiques plus intimes. Quel cheminement t’a mené au fait de t’autoriser à laisser davantage de place à ton vécu personnel ?

Andréa Le Guellec

Alors je pense que ce n’est pas forcément nouveau, mais que c’est une part de visibilité qui a changé. En fait, dans cette intimité que je laisse plus paraître dans le projet que je développe actuellement, à la Villa Belleville. Avant c’était disons plus camouflé je pense, par des problématiques qui pouvaient être un peu universelles et là je faisais beaucoup intervenir des gens extérieurs que je connaissais pas forcément parce que j’ai toujours été assez intriguée par l’intériorité des autres et je suis allée très facilement au contact de personnes que je connaissais pas, avec une approche un peu journalistique, presque documentaire, qui m’a amené à des réflexions qui étaient lisibles de différentes manières, mais qui étaient un aller-retour entre l’universel et l’intime. Quand je dis universel, on s’entend, mais qui pouvait toucher à pas mal de personnes puisque c’est des sujets qui travaillaient avec des notions sociologiques.

Camille Bardin

Tu employais plus volontiers le « vous », le « nous » que le « je ».

Andréa Le Guellec

Oui, exactement. Vraiment plus facilement peut être par rapport au syndrome de l’imposteur, Je sais pas. J’avais pas forcément envie de me permettre cette approche là parce que je voulais laisser la voie aussi pour pouvoir, moi à mon tour m’exprimer. Parce que dans tous les cas, il y a un point de vue qui intervenait, étant donné que je fais appel au montage dans mes pièces sonores comme dans mes pièces vidéo. Donc il y a forcément à un moment donné mon point de vue qui va intervenir et qui va chiper la parole des autres. Et là je me suis dit que c’était peut être le moment parce que le sujet que j’abordais était un sujet que je voulais aborder, faisait appel à une colère qui était pas seulement la mienne, mais qui était celle de plein de gens. Mais je trouvais qu’il y avait pas de meilleure voie pour en parler finalement que la mienne. Parce que voilà, c’était des sujets qui étaient assez durs et qui nécessitaient aussi une certaine délicatesse je pense, dans la manière de l’aborder avec les autres. Donc je me suis pas sentie de l’aborder avec les autres. Et là je me suis dit bon… Je vais pouvoir imprégner un peu d’intimité dans mon boulot.

Camille Bardin

Et justement ce sujet que tu n’abordes pas pour le moment… Actuellement, du coup tu travailles sur un film qui s’appelle Ooteka, dans lequel on découvre l’histoire d’une mante religieuse. Avant qu’on ne décortique un peu tout ce travail. Est-ce que tu veux bien nous raconter tout simplement le synopsis de ce film qui est en pleine construction ? Donc peut-être même que ça évoluera et que ça changera à la sortie. Mais pour le moment.

Andréa Le Guellec

À l’instant T, c’est l’histoire d’une mante religieuse qui dévore son amant comme on s’attend à ce qu’elle le fasse et qui est hantée – on peut dire – par le souvenir de cet amant qui va la harceler au quotidien jusqu’à ce qu’elle doive s’en débarrasser et devenir autre chose, donc peut être s’autodétruire, peut être pas, on verra. Mais en tout cas, c’est un peu l’évolution psychologique de cette religieuse dans différents environnements, jusqu’à ce qu’elle finisse par trouver un moyen de déconstruire ce qu’elle a ingéré et qu’elle puisse se débarrasser de ce qui l’agresse au quotidien.

Camille Bardin

Et du coup, on s’en doute, ce n’est évidemment pas par hasard que tu as choisi de donner à une mante religieuse le rôle principal de ton film. C’est éminemment symbolique et cela nous permet aussi de convoquer une notion qui est la misandrie, à savoir le sentiment de mépris ou d’hostilité à l’égard des hommes cisgenres dont tu te saisis comme d’un outil politique à certains endroits dans ton travail.

Andréa Le Guellec

Oui, alors c’est une des notions qui traverse mon film, là, actuellement. Mais c’est vrai que la mante religieuse, c’est quand même un symbole qui est hyper ambivalent et que j’ai un peu appris à connaître au fur et à mesure de mes recherches. Parce qu’en fait, du coup, ça fait un an que je travaille sur ce projet là. C’est un projet un peu de long terme parce que du coup, je fais intervenir pas mal de recherches littéraires, philosophiques, anthropologiques autour du cannibalisme et de cette figure aussi mythique qui est la mante religieuse. Et en fait, j’ai découvert qu’elle avait aussi bien cette réputation de tyran comme ça envers les hommes, mais qu’elle avait aussi un statut de prophétesse et de déesse dans beaucoup de folklore. En fait, « mante » vient du grec ancien « prophétesse ». Et du coup, elle a vraiment ce statut comme ça, hyper sacré dans beaucoup de cultures. Et je trouvais ça super intéressant cette double casquette, en fait de l’amante, parce qu’on lui octroie vraiment une force autant du diable que de la déesse. On l’appelle « prie Dieu », le « cheval du diable ». Enfin, elle a vraiment beaucoup beaucoup de couches en fait dans l’imaginaire collectif. Et je suis partie effectivement avec cette idée de misandrie. Mais finalement je me retrouve avec beaucoup d’autres possibilités dans le regard qu’on porte sur cet insecte. Et ça m’intéressait du coup de déconstruire mon propre regard en travaillant sur ce cliché qu’on a dans l’imaginaire collectif de ce tyran misandre.

Camille Bardin

Genre la sorcière du règne animal.

Andréa Le Guellec

Ouais, vraiment, vraiment. C’est littéralement l’enfant du diable. En fait, dans certaines cultures, il faut surtout pas lui faire de mal. En fait, c’est vraiment via son regard qu’elle est un vecteur de prévisions. Il y en a qui disent qu’elle te montre le chemin en orientant ses pattes. Elle est immobile sans arrêt. Je me suis mise à éplucher la biologie et toues les documentaires animaliers qui en parlaient. Donc c’est super intéressant parce qu’en fait je suis partie effectivement avec ce symbole misandre très fort, avec une volonté de traiter des sujets assez durs via cette figure de l’insecte dans la 3D, donc avec une espèce de recul comme ça aussi. Un peu distancié face à ces sujets un peu durs. Et finalement, je me retrouve avec pas mal de couches de significations. Et ce qui m’intéressait du coup, c’est justement de déconstruire ce symbole et de m’en approprier l’existence pour en faire autre chose. Adopter plutôt le côté empouvoirant de cette figure là plutôt que l’idée reçue qu’on a de cette femme tyran qui jette des mauvais sorts aux hommes et qui nous veut uniquement du mal. Ce tigre de l’herbe.

Camille Bardin

Oh c’est beau… C’est trop beau ! Oui, et parce qu’on s’est vu il y a quelques jours pour préparer un peu cet entretien et tu me disais que dans toutes les mythologies, les fictions, etc. Dès lors qu’il y avait une femme, c’était soit un monstre, soit un tyran, soit…

Andréa Le Guellec

Oui, c’est soit un tyran, soit un monstre, soit une victime. La figure entre les deux, c’est plutôt le monstre. C’est à dire qu’en fait, le monstre peut aussi bien être mauvais que le bon. On pense à Gorgone, à la sirène justement, à toutes ces figures mythologiques. Mais c’est vrai que dans la Grèce Antique, la plupart du temps les femmes étaient soient victimes et donc se faisaient punir et devenaient des monstres, soit effectivement des tyrans qui allaient se venger. Donc il y a jamais un entre deux, il y a jamais de figures empouvoirantes. Les femmes ne sont bonnes qu’à être monstrueuses quoi. Donc oui, je trouvais ça intéressant de repartir là dessus et de me baser sur cette figure que sont les sorcières par exemple, ou les sirènes, et d’en faire quelque chose d’autre et de voir où est ce que je pouvais emmener cette figure là qui a du coup aussi ce truc d’Alien un petit peu et à laquelle on se projette énormément. C’est toujours ce truc de la mythologie. Ça construit complètement notre manière d’être en société. La politique, toutes nos cultures sont fondées aussi là-dessus et ont grandi avec. Donc en fait, je m’attache beaucoup à ces figures qui sont hyper présentes dans notre folklore quand on grandit dans les contes d’enfants. Je m’inspire aussi beaucoup de l’esthétique des contes puisque j’ai un travail hyper coloré, etc. Et en fait, au cours de mes recherches, je me suis rendue compte à quel point notre imaginaire collectif invoquait sans arrêt, sans arrêt, ces femmes mangeuses d’hommes, ces meurtrières qui sont toujours vénales. Après on peut aller loin dans la psychanalyse et dans les analyses qui ont été faites de ça. Tout n’est clairement pas à prendre, mais ça m’intéressait vraiment d’aller décortiquer un petit peu toute cette symbolique qui est attachée à un insecte anthropomorphe en fait.

Camille Bardin

Et justement, lorsqu’on a préparé cet épisode, tu m’avais fait part de toute l’énergie que tu déploies pour tenter de déconstruire un maximum ton regard et pour ne pas enfermer ton personnage. On a évidemment parlé des théories de Laura Mulvay sur le male Gaze et de l’ouvrage d’Iris Brey sur le pendent féminin de ce regard dans lequel elle explique la manière dont la caméra, en fonction de la manière dont on la dirige, peut objectifier sexualiser et vider de leur substance, les personnages issus de groupes sociaux minorisés. Quelles stratégies mets-tu en place pour faire en sorte de te débarrasser de tes propres biais ? Même si je ne suis pas sûre qu’on puisse avoir une solution définitive bien sûr. Est-ce que tu veux bien nous faire part de tes recherches, de tes doutes et de tes tâtonnements dans ce processus de déconstruction ? C’est un peu le but ultime de PRÉSENT.E finalement de parler de ces endroits de doute.

Andréa Le Guellec

Euh ouais. Alors c’est effectivement très tâtonnant, parce que très long en fait de comprendre un peu comment notre regard a été construit et comment le déconstruire. En fait, en tant qu’artiste, on a un peu cette responsabilité là aussi je pense. Et du coup là, c’est clairement le sujet de cette pièce là, parce que je pense que quand j’ai commencé à penser à cette pièce, j’étais dans un moment de remise en question personnel, mais au niveau de mon travail artistique et en cherchant un petit peu où aller, je me suis rendue compte à quel point il était difficile d’identifier et du coup de déconstruire des manières de regarder. Typiquement, Iris Brey en parle très bien… Comment on fait pour sortir cette figure de l’objet et que cette figure devienne sujet ? Mais en fait, je me suis rendue compte que c’était hyper dur et que même avec tout la bonne volonté du monde, quand je créé mes plans, je réutilise naturellement des codes cinématographiques qui avaient tendance à objectifier le corps que je filmais, même si je filmais un insecte qui était une sorte de marionnette. Finalement, elle est très anthropomorphe, elle évolue dans des environnements anthropomorphiques et du coup, d’office, j’ai recréé un regard qui parfois est un regard de mâle dominant pas déconstruit.

Camille Bardin

Peut être, pour les auditeurices qui n’auraient pas lu Iris Brey, même si je vous invite vraiment à lire ce bouquin parce qu’en plus il est hyper accessible. Enfin ça s’appelle du coup « Le regard féminin ». Et vraiment je vous invite à le lire parce qu’il vous offre des pets de cerveau incroyables. Et par exemple pour peut-être essayer de faire comprendre… C’est typiquement la manière dont on peut filmer une femme, ça va être de décortiquer chacun des endroits de son corps, donc de faire aller la caméra sur sa bouche, la faire descendre sur sa poitrine, ensuite filmer ses hanches, ses fesses, etc. Toujours, morceler son corps. Du coup, quand elle parle de regard féminin, c’est pas forcément une femme qui tient la caméra et c’est bon, elle aura un female gaze ou un mec qui tient la caméra aura forcément male Gaze. Elle donne notamment l’exemple de James Cameron dans le Titanic qui filme à un moment donné cette scène qui pour elle un vrai moment de female gaze. À ce moment, il y a Rose qui est en train de prendre son pied avec Jack dans la cabine. Et en fait, pour que les spectateurices puissent ressentir l’orgasme qu’elle a, on voit simplement sa main qui descend comme ça dans la buée et on ne la voit pas, on voit pas son corps, on voit pas son visage, on voit rien de la scène, mais simplement les spectateurices peuvent se projeter dans ce qu’elle ressent et dans ce qu’elle est en train de vivre. Et c’est vraiment ça tout l’intérêt du film, c’est vraiment de faire en sorte que les spectateurices puissent ressentir finalement ce que perçoit le personnage féminin. Et c’est vraiment hyper intéressant.

Andréa Le Guellec

Oui, c’est vraiment l’expérience vue à travers les yeux d’une femme. Et pour cela il n’y a pas forcément besoin d’être une réalisatrice pour parvenir à cet effet là. Mais effectivement, c’est hyper difficile de parler, même de savoir comment se situer quand on a ce pouvoir de cadrer avec la caméra. Parce qu’on a intégré du coup des manières de voir qui sont omniprésentes dans notre culture visuelle. Donc vraiment, ce morcellement des corps… Aussi, là je me suis rendue compte en fait, tout bêtement du coup, que ma mante religieuse, en fait, elle ne parle pas, voire très très peu, elle a genre, deux lignes dans le film. Et en fait, je me suis demandée, on s’est demandé quand on a discuté du film, comment donner une parole en fait à ce personnage qui se fait complètement écraser par son amant, qui lui parle comme on assène des ordres, qui revient sans arrêt sur ce qu’elle a fait de mal ou pas. Voilà, on est dans une emprise psychologique, clairement. Et en fait je me suis demandée mais comment est-ce que je fais pour lui redonner corps littéralement et faire en sorte que ce ne soit plus juste une enveloppe vide qui est en fait un modèle 3D ? Voilà, il y a ça aussi. Fin en fait quand je travaille en 3D, c’est aussi l’avatar qui revient, donc c’est vraiment une enveloppe dans laquelle on va injecter quelque chose, une âme en fait, et on va décider vraiment quoi lui donner. Et là je me suis rendue compte que je ne lui donnais pas vraiment d’âme dans le scénario. Et là je me suis dit mais faut peut être qu’à un moment donné elle ait la parole et peut-être qu’elle parle au spectateur-spectatrice. Donc on verra comment ça se termine. Et c’est vrai que voilà, à travers la caméra, je me rendais compte qu’il y avait des difficultés à prendre ce recul vis à vis du regard que je portais, parce que d’office je vais reproduire des mouvements ou des plans dans le montage qui vont faire des travelling sur son corps de haut en bas. Pas regarder vraiment dans ses yeux, pas lui donner une expression, pas lui donner une parole, mais qu’ils vont vraiment regarder à travers ce prisme voyeuriste dont Iris Brey parle très très bien. Et je trouvais ça très frustrant parce qu’en fait je m’en rends compte petit à petit et j’ai beaucoup de mal à appréhender et à anticiper ce truc là. Donc finalement, je reviens sur ce que j’ai fait et je déconstruis. Je tricote en parmance quoi… 

Camille Bardin

Mais c’est hyper intéressant parce que vraiment, là c’est toi qui guide et qui impose l’endroit où les spectateurices vont poser leur regard. Donc c’est vraiment un gros boulot. Du coup, je trouve ça vraiment passionnant de voir  à quel point tu tâches de détricoter tout ça comme tu le dis ! Et à quel point tu le fais bien parce que j’imagine que ce n’est pas évident, en plein travail de réussir, de réussir à se remettre en question. C’est hyper courageux, et j’imagine fatigant à plein d’endroits aussi, mais c’est comme ça que ça fait de belles pièces.

Andréa Le Guellec

Oui, j’espère ! Mais c’est vrai que c’est frustrant sur le chemin de se dire « ah bah est ce que je me suis pas plantée ? » A tout moment, t’es là en train de douter et de dire est-ce que je ne suis pas en train de reproduire ce que j’essaye de dénoncer ? Et ça c’est vraiment frustrant.

Camille Bardin

Oui. Et en plus t’es sur un projet qui dure depuis un an. C’est aussi un sujet que je trouve super intéressant. Parce que j’avoue, je suis un peu une tête brûlée à ce niveau là, dans le sens où je suis très motivée sur plein de trucs. Je suis un bélier, donc je suis capable de déployer une énergie folle pour lancer des choses mais les tenir sur le long terme, c’est parfois assez douloureux et surtout de se dire : bah merde, en fait, j’ai commencé un projet il y a x temps et en fait depuis, j’imagine que t’as lu un tas de choses, t’as une multitude de conversations qui t’ont menées aussi à d’autres réflexions, à d’autres phases de déconstruction. Et du coup, j’imagine que ça aussi ça ajoute plein de frustrations de se dire : La Andréa que je suis aujourd’hui, elle veut pas dire exactement la même chose que la Andréa, d’il y a un an et j’imagine que dans cinq ans ce sera encore différent. C’est aussi se dire est-ce que dans cinq ans tu réussiras à revoir ce projet là sans te dire « oh putain mais comment j’ai pu enfin faire un truc pareil ? » C’est ce que j’avais ressenti, pour l’exposition Faire Corps, par exemple, que j’avais fait il y a un an et demi maintenant. C’était une exposition que je présentais alors que ça faisait un an et demi que j’avais contacté les artistes. Il y a eu le covid entre temps, le confinement… Et en fait quand j’ai montré l’exposition, j’avais été hyper frustrée en me disant mais merde, mais si j’avais eu cette carte blanche là maintenant ? Mais l’exposition ressemblerait absolument pas à ça. ! Et du coup, comment tu gères le fait de voir ton regard qui évolu… Fin.. Ce qui est tant mieux par ailleurs ! Comment tu gères ça ?

Andréa Le Guellec

C’est super intéressant parce qu’on en parle très peu de ce ressenti là, comme si ça évoluait jamais et que tu étais toujours super fière de ce que tu produisais alors que bah effectivement, ça évolue tellement vite le regard qu’on a, surtout en tant que jeune artiste je pense. Parce que effectivement tu vas t’adapter forcément à tes conditions de production qui sont jamais les mêmes que à l’école. Bon moi ça fait trois ans que je suis sortie, donc là je commence un peu à m’habituer à ça hein.Ça commence un peu à s’installer et je commence à prendre l’habitude d’être frustrée, de regarder un peu avec dépit des choses que je vais avoir produites il y a quelques années. Et puis en fait, au bout d’un moment, c’est vrai qu’on finit par accepter je pense et à se dire bon bah voilà, on n’est pas fini, on évolue sans arrêt et c’est assez beau finalement de voir que cette oeuvre là atteste d’une évolution et que maintenant on ferait plus du tout la même chose. Et je trouve ça assez, ouais, assez poétique, assez beau en fait de dire « Bon ben il y a des choses qu’on peut pas refaire sans arrêt évidemment, mais on va essayer de faire mieux ou autrement en tout cas après. » Et il se trouve que voilà, en avoir conscience et être capable de faire cet aller retour, c’est assez important. Effectivement, c’est ça que j’adore dans le temps long en fait, c’est qu’on essaye d’avoir une sorte de sécurité comme ça je pense, en échangeant avec plein de personnes différentes sur des pièces qui vont intégrer beaucoup de voix. Moi ça me passionne de vraiment poser des questions tout au long de la recherche, intégrer ce qu’on me dit et les retours. Mais ce sera jamais suffisant pour terminer une pièce, les pièces ne sont jamais terminées. Donc voilà, on va pas forcément les reprendre, mais en tout cas on va les laisser exister pour un moment je pense. Et peut être qu’elles reviendront sous une autre forme. Que du coup ça s’accumule forcément et ça finit par s’entrecroiser avec d’autres problématiques plus tard.

Camille Bardin

Oui, et puis dans un sens, je trouve aussi cela assez rassurant de voir que tu évolues encore. Ouais, parce que finalement, c’est ce que j’ai tendance à dire. Je pense que j’ai dû le dire 40 fois dans PRÉSENT.E, mais finalement, dès lors que tu n’avances plus, c’est que tu es peut être devenu un vieux con. Si tu n’es plus capable de te remettre en question et de dire de la merde à ce moment là c’est que… 

Andréa Le Guellec

Il y a un problème quelque part… 

Camille Bardin

Faut réussir à vivre avec !  Mais du coup trop contente d’avoir parlé de ça ! Et du coup, pour ce film, tu t’es mise à la 3D ? Tu as suivi une formation pendant plusieurs mois. Je t’avoue que l’apprentissage d’un savoir-faire technique et quelque chose qui m’excite beaucoup et dont je parle pas mal avec la chercheuse et critique d’art Mathilde Leïchlé, notamment parce qu’il nous semble toutes les deux que la technique est un espace d’empouvoirement pour les femmes et l’ensemble des minorités de genre. Depuis qu’on est gamine, on nous fait bien comprendre que tout ce qui est de l’ordre du numérique, du digital est l’apanage des petits garçons. Il n’y a qu’à voir le nom qu’on a pu donner à certaines consoles de jeux vidéo : « Gameboy ». Ne serait ce que ça ! On nous a toujours bien fait comprendre que c’est pas censé être notre truc. Et pourtant toi, tu y es allée. Tu t’ai saisi de cette technique et je trouve ça hyper badass.

Orateur 3

Et ça me touche. Non, franchement, je suis super heureuse de cette question parce que c’est quelque chose qui me tient énormément à cœur d’en parler, parce que ça a pas été de tout repos en réalité, de me lancer dans quelque chose de si technique. Et c’est vrai que du coup, ça devient un médium. Parce qu’en fait, en réalité, je me suis lancée dans la 3D pendant le premier confinement en 2020. Et au début, c’était vraiment par tâtonnement et je me faisais beaucoup happer par cette technique dans la production. Donc finalement, j’avais l’impression de moins donner de consistance au fond, en me faisant un peu plus happer par la forme. Et j’ai toujours eu envie de maîtriser à un moment donné une technique et je me refusais toujours à me focaliser sur une technique en ayant envie de tout maîtriser. Mais je me suis lancée effectivement dans la 3D en disant bon bah là ça devient un médium qui va vraiment être modelable. Voilà, ça va être mon médium. Et cette question m’intéresse énormément parce que en fait, je repense naturellement au tout début de mes questionnements sur ce que je voulais faire plus tard quand j’étais à la fin du collège et que je voulais être ingé son. Et en fait c’était vraiment pas du tout évident parce que j’ai fait mon stage de troisième dans un studio comme ça. Et en fait, je me suis rendu compte à quel point c’était masculin, à quel point j’avais l’impression de pas être à ma place. Et j’ai lâché l’affaire en me disant « c’est pas pour moi, ce sera trop scientifique… » Donc je pourrais pas y arriver, c’est mort. Et en fait je pense qu’il y a une espèce de volonté de revanche, tu vois. Donc bon bah en fait j’ai envie d’être indépendante et de ne pas dépendre toujours de ben justement d’autres personnes et d’être capable, bien qu’en ayant envie d’intégrer toujours d’autres regards techniques et artistiques, d’être autosuffisante aussi. Et c’est vrai que ça n’a pas toujours été évident parce que l’audiovisuel est quand même dominé par les hommes. Et il y a eu forcément des moments où je me faisais mansplaining sur la 3D, sur des techniques… C’est pas très très agréable. C’est comme dans le milieu du jeu vidéo… Quand t’en parle tu sens que les gens sont étonnés, iels te demandent « ah c’est toi qui a fait ça ? » Donc peut être qu’il ne faut pas caricaturer non plus…

Camille Bardin

Je ne suis pas sûre que ce soit caricaturé. Enfin quand tu vois, même dans le gaming, tu le dis, c’est délirant quoi…

Andréa Le Guellec

Et ça a évolué maintenant ! Mais c’est vrai que le jeu vidéo, ça a toujours été ce truc qui fait que quand tu joues aux jeux vidéo quand t’es une meuf, c’est comme si tu faisais partie d’un boys clubs. Et du coup t’es e garçon manqué.

Andréa Le Guellec

Ouais, exactement ce mot !

Camille Bardin

C’est d’une violence.

Andréa Le Guellec

Très très violent.

Camille Bardin

Un garçon « manqué », c’est hardcore.

Andréa Le Guellec

Mais surtout ce qui va avec… Parce que y a un truc très « cool » tu vois.

Andréa Le Guellec

Ah mais à certains endroits c’était un peu un petit kiff d’être le garçon manqué !

Andréa Le Guellec

Ouais bah tu infiltrais le boy club en fait ! 

Camille Bardin

C’est clair ! Oui, et puis ça entretenais un truc de détestation entre meufs. Enfin moi je trainais vachement avec des mecs pendant mes petites classes, tu vois, en primaire et tout. C’était une immense fierté d’avoir accès aux terrains de foot, de faire du judo et tout. Mais du coup, dans ma tête, c’était vraiment « ah mais les trucs de gonzesses, c’est pas mon truc, c’est horrible. » J’étais un mascu en primaire en fait hahahaha !

Andréa Le Guellec

Mais c’est ça ! T’as vraiment une frontière et soit t’es acceptée dans le camp adverse soit tu ne l’es pas. Et il y avait plus de fierté à être accepté dans le camp des garçons que dans l’autre camp. Donc c’est vrai que le gaming, ça a beaucoup, beaucoup cristallisé ça. Je pense que ça a évolué quand même maintenant.

Camille Bardin

Ouais. Et en même temps, tu vois comment toutes les streameuses sur Twitch prennent hyper cher, elles font l’objet de campagnes de harcèlement hardcore et tout. Et en même temps tu vois, je pense au collectif Afro Gaming qui est un collectif d’afro-féministe ou en tout cas de femmes noires qui sont des gameuses et qui font plein de choses justement dans le milieu du gaming. Et ça, ça fait trop plaisir.

Andréa Le Guellec

Franchement grave.

Camille Bardin

Et c’est vrai qu’il y a plein de trucs où même sur la question spécifique du jeu vidéo où tu sais, on t’a tellement dit que c’était pas pour toi que moi, récemment je me suis dit mais mais comment ça se fait que j’ai jamais foutu le nez dans Zelda par exemple ! Enfin tu vois, c’est ouf.

Andréa Le Guellec

Oui tu te dis que tu ne maîtrisera pas les codes à moins de vraiment galérer ou de vraiment chercher quoi. 

Camille Bardin

Ouais ! Et c’est vraiment un monde à part entière. Moi qui suis beaucoup beaucoup Twitch, je suis une grosse consommatrice de Twitch. Il y a plein de fois où t’es là, il y a tout un vocabulaire que tu ne saisis pas, des private joke que tu ne saisis pas, qui font référence à tel mode machin dans tel jeu et c’est archi frustrant. Et effectivement, dès lors que tu commences à t’en saisir cela provoque une espèce de joie. Je ne sais pas moi, ça me fait trop plaisir ! Je me dis « oh ça y est ! »

Andréa Le Guellec

C’est grisant, ouais.

Camille Bardin

De ouf ! Et du coup je trouve ça trop bien de passer par la 3D et par le fait de se saisir de la technique pour se ressaisir de tout ça, je trouve ça trop bien.

Andréa Le Guellec

C’est vrai que du coup, c’était important pour moi de vraiment savoir quoi dire aussi aux personnes avec qui j’allais travaillé… C’est peut-être un peu control freak mais…

Camille Bardin

Bah non mais normal !

Camille Bardin

Non. Bah non mais je le vois sur plein de sujets et plein d’aspects… Par exemple, ma petite sœur, elle a diggé de ouf tous les sujets liés à la mécaniques et aux voitures pour réussir à aller à son contrôle technique sans aucun problème. Et en fait elle y est allée avec son mec qui a même pas son code, et le mécano il n’a regardé que lui ! C’est que des trucs comme ça… Je me souviens d’être allée dans quel magasin de bricolage avec Léo… Ah non !! Ce n’était pas avec Léa, même si on a aussi fait ceaucoup de magasins de bricolage ensemble. Non cette fois-ci c’était avec Mathilde Rouiller et on cherchait une butté à bille, un truc spécifique pour une œuvre. Et le mec nous demande pourquoi « vous avez besoin de ça ? » Mais qu’est ce qu’on te demande !? On avait la taille du diamètre spécifique, un truc genre vraiment, c’est pas très compliqué et ça te regarde pas. Et comme si Grand Sauveur il allait nous apporter la solution avec son tuto de bricolage. Enfin bon… Le mansplaining quoi, on invente rien ! Mais c’est toujours très très chiant. 

Andréa Le Guellec

Oui c’est toujours très chiant. T’as vraiment une espèce de colère qui monte comme ça, où tu veux dire mais « c’est moi la spécialiste ! C’est moi qui pourrai t’apprendre des trucs ! »

Camille Bardin

Et là on parle de la technique dans tout ce qui est digital etc. Mais je pense que toutes les sculptrice qui ont des médiums très stéréotypé masculin, elles s’en prennent plein la tronche aussi. Donc ouais, c’est très intéressant. On arrive à la dernière questio de PRÉSENT.E ! Tu réponds comme tu veux, comme d’habitude, on le sait. Est-ce que tu réussis à vivre de ton travail artistique ?

Andréa Le Guellec

Alors j’adorerais dire oui, mais malheureusement ce n’est pas encore le cas.

Camille Bardin

 Tu disais que ça faisait trois ans que t’étais sortie d’études.

Andréa Le Guellec

Ouais, ouais. Ça fait trois ans que je suis sortie des études. J’ai eu la chance d’avoir deux prix…

Camille Bardin

Oui, tu as un très joli parcours, hein.

Andréa Le Guellec

Mais c’est vrai que ça a toujours été les montagnes russes, comme souvent de toute façon quand tu sors d’école. Mais ces prix ça m’a toujours un peu relancé sur les rails en me disant bon okay, il y a une validation, il y a un petit peu de sous, je vais pouvoir produire un petit peu ce que j’ai envie de produire. Et c’est vrai qu’à chaque fois ça a permis de tenir entre guillemets. Parce qu’on parle toujours en terme de survie quand on parle d’argent. Mais ça m’a permis de tenir quelques mois. Donc c’est vrai que c’est toujours une économie patchwork où voilà, comme beaucoup, je suis au RSA. Là, je sais qu’il va sauter parce que j’ai gagné un petit peu plus le mois dernier. Je sais que je vais pouvoir me dégager un mini salaire quand je vais avoir une bourse de production ou une subvention, mais je vais essayer de prendre le moins possible pour avoir un maximum à mettre dans ma prod. Et du coup c’est toujours comme on dit des bouts de chandelle. Non ?

Camille Bardin

Je sais pas, mais c’est très joli cette expression !

Andréa Le Guellec

Mais voilà, c’est vraiment petit bout par petit bout et je sais pas si. Voilà, j’ai hâte de pouvoir dire que je vis de ma pratique, mais pour l’instant c’est compliqué.

Camille Bardin

Encore en construction.

Andréa Le Guellec

Oui oui, je vis essentiellement des ateliers avec les enfants. En réalité, c’est bien de le dire parce qu’en fait, en ce moment je suis en train de réaliser que c’est mon side job en fait. Voilà, j’ai le luxe de travailler dans les conditions confortables à Reims, de ne pas travailler à côté pour l’instant en tout cas. Mais je fais beaucoup d’ateliers avec les enfants, je travaille dans les collèges, les lycées et ça me plait énormément. Mais voilà, ça reste des économies de bouts de chandelle. C’est ça l’expression.

Camille Bardin

C’est trop joli, je ne connaissais pas !

Andréa Le Guellec

Mais oui, je pense que c’est bien. Il y a eu les prix, les subventions, mais c’est toujours énormément de boulot et on se dit toujours « bon bah ça va arriver oui mais c’est pas tout de suite. » Et en attendant du coup voilà, je travaille aussi un peu sur des clips de temps en temps, du travail un peu vidéo, un peu technique et j’aimerais beaucoup développer ça. Donc si quelqu’un m’entend ! 

Camille Bardin

Mais clairement !! Appelez Andréa pour qu’elle vous fasse de super clips ! Bon ben, trop contente de t’avoir enfin reçue pour parler de ton travail perso, je suis trop trop contente !

Andréa Le Guellec

Merci beaucoup ! 

Camille Bardin

Je pense que quand l’épisode sortira, tu seras encore à la Villa Belleville donc voilà : curateur, curatrice, critique, vous savez où la trouver ! Je te remercie Andréa.

Andréa Le Guellec

Merci Camille.

Camille Bardin

Merci à vous d’avoir écouté cet épisode. Je vous donne rendez vous sur le compte Instagram de PRÉSENT.E et d’Andréa aussi pour continuer à suivre son travail. N’hésitez pas également à vous abonner au podcast ! Ce podcast est complètement autoproduit, c’est donc un vrai soutien de mettre cinq étoiles et de le partager. Enfin, je remercie grandement David Walters pour le générique et je vous dis à dans deux semaines, mais d’ici là, prenez soin de vous et je vous embrasse.

Publié par Camille Bardin

Critique d'art indépendante, membre de Jeunes Critiques d'Art.

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