THÉOPHYLLE DCX

[00:00:00.060] – Camille Bardin
Bonjour à toutes et à tous. J’espère que vous allez bien et que vous avez réussi à vous reposer un peu cet été. Je suis ravie de vous retrouver pour cette quatrième saison de PRÉSENT.E que j’ai décidé de commencer à Marseille en donnant la parole à l’artiste et écrivain Théophylle DCX.

Vidéo « Curriculum Vihtae » Théophylle Dcx

[00:00:24.780] – Camille Bardin
PRÉSENT.E est un podcast dans lequel je souhaite mettre au jour ce qui vient en amont puis en aval de l’art contemporain. Mes questions portent donc rarement sur les œuvres en elles mêmes, mais davantage sur toutes les réflexions et les doutes qui gravitent autour de celles-ci. Car ici, je m’intéresse d’abord à la manière dont la vie de mon invité·e impacte son travail, puis, à l’inverse, à la façon dont son travail vient impacter sa vie. Dans PRÉSENT.E, j’essaye de mener les conversations comme j’ai l’habitude de le faire, en tant que critique d’art, dans les ateliers d’artistes ou à la terrasse des cafés. Sauf qu’ici, nous sommes enregistré·es et vous avez la possibilité de vous écouter.

[00:00:58.110] – Camille Bardin
En mars dernier, j’ai eu le plaisir d’intervenir à Artagon, à Marseille, et de rencontrer individuellement une petite dizaine d’artistes. Sauf qu’à 17 h ce jour, on m’a appris que mon dernier rendez-vous avait loupé son train pour Sainte-Marthe. On a alors essayé d’entreprendre une conversation sur Zoom qui s’est vite transformée en fiasco. Le wi-fi déconnait, nos voix étaient robotiques et nos phrases sans cesse interrompues. Alors on s’est dit que le mieux serait encore de se rejoindre dans le Centre et de se boire un café aux Réformés. Et ce qui devait être un rendez-vous d’une heure a pris fin sur les coups de 23 h, il me semble. J’en suis sortie complètement surexcitée, presque assommée et essoufflée par cet échange bouleversant, bien que complètement fortuit que nous venions d’avoir.

[00:01:40.590] – Camille Bardin
Après le tumulte du coup de l’année passée, j’ai pris le temps cet été de me replonger dans le portfolio de Théophylle et de lire son livre. Et comme lors de notre rencontre, je n’ai pas pu décoller de ma chaise en le lisant, j’ai dévoré les 200 pages de celui ci en quelques heures, sans jamais relever la tête de l’ouvrage. Et croyez moi ou non, mais la dernière fois que j’ai pris une telle claque en lisant un bouquin, c’était en découvrant King Kong Théorie. Alors sachez que je vais faire du lobbying toute l’année pour que ce bouquin soit publié au plus vite. Mais avant de me lancer dans ma quête, je voulais partager avec vous un petit bout de cette folle rencontre en recevant Théophylle, dans ce nouvel et premier épisode de la saison.

[00:02:21.920] – Théophylle DCX Hellooo !

[00:02:22.020] – Camille Bardin Bonjour Théophyyyylle ! Ça va ?

[00:02:24.360] – Théophylle DCX Ça va très bien et toi ?

[00:02:25.380] – Camille Bardin C’est ta première interview !!

[00:02:26.670] – Speaker 3 Exactement…

[00:02:28.260] – Camille Bardin Je suis trop trop fière !!!

[00:02:30.150] – Théophylle DCX
Je suis trop content que ce soit avec toi ! Je te l’ai déjà dit…

[00:02:34.230] – Camille Bardin
L’interview n’a pas commencé et j’ai déjà trop parlé. Du coup, je vais tout de suite te demander de lire

un extrait de ce livre pour que les auditeurices puissent un peu mieux comprendre ce dont je parle dans l’introduction.

[00:02:45.450] – Théophylle DCX
*il lit* : « *soit* je devrais être malheureux toute ma life à tenter de me fondre, à me rejeter, affirmer une virilité crasse, une hétérosexualité bête, toute ma vie, et devenir un monstre homophobe j’étais déjà homophobe en me rejetant moi, ma voix, mes goûts, à me forcer à écouter et connaître des musiques nulles juste pour être aussi comme les autres, franchement leur reggae à 2 balles jpp et leur rap aussi jpp CASCADA RIHANNA CASCADA . *soit* je devrais me tuer, je n’ai jamais rien tenté, à par peut-être provoquer le vide en grimpant aux arbres, mais lol j’avais encore en vie 2 danser (…) Christophe Willem – Double Je OMG mais trop stylé, à nouveau je me traduisais sur la musique, moi aussi j’ai deux je JE chambre et je les autres“

[00:03:26.350] – Camille Bardin
J’ai déjà des frissons… À ce moment là du livre, Théophylle est un jeune adolescent qui grandit à la campagne à côté de Saint-Étienne. Dans sa chambre, il écoute Nâdiya et Cascada… Au fait tu es née en quelle année déjà ?

[00:03:41.200] – Théophylle DCX En 96.

[00:03:42.310] – Camille Bardin
Et moi en 97 ! Du coup, je me suis tellement reconnu que ces tubes haha. *elle chantonne « Comme un Roc » de Nâdiya* HAHAHA ! Il voit Benoît gagner secret Story 4 visionne LOL en cachette sur son MP4 (toute ma vie HAHA). En parallèle de cela, il surjoue une masculinité hégémonique dont il est finalement la première victime. Sa vie est vraiment coupée en deux entre ce JE chambre et JE les autres. Ce qui le tient ce gamin, c’est notamment la musique qui est finalement le seul espace de lâcher prise pour lui et de construction de soi, par la même occasion. Aujourd’hui encore, la musique, elle, a une place essentielle dans ta vie comme dans ton travail d’artiste. J’ai même envie de dire que c’est presque l’un des premiers matériaux.

[00:04:25.360] – Théophylle DCX
Bah ouais, clairement. Enfin, en tout cas, c’est le premier matériau avec lequel je me suis senti à l’aise et qui m’a aidé à vivre quand j’étais petit. Comme je le dis pas mal dans ce texte, c’était important pour moi d’avoir ces moments là dans ma chambre. On nous avait acheté un poste CD qu’on devait se partager avec mon frère et ma sœur. Du coup, on l’avait à tour de rôle et quand je pouvais avoir le poste dans ma chambre, je me faisais des sessions de danse intense. Et après, ça a été avec mon MP4 et mes écouteurs ou là je me pouvais danser quand je voulais. Et c’était vraiment ce qui me faisait tenir de pouvoir me projeter grâce à la musique, de me projeter dans tous ces univers que j’entendais ou que je ressentais et comment je pouvais les traduire dans mon corps et comment je pouvais être à l’aise avec tout ça, seul dans ma chambre. Mais après, fallait éteindre la musique et retourner au collège…

[00:05:22.690] – Camille Bardin
Et du coup, la musique, ça devenait presque une fenêtre sur le monde. C’est que j’ai l’impression que dans ta vie, à ce moment là, tu n’avais aucune possibilité de te projeter dans une autre masculinité. Et du coup, tu parles aussi de Mika, de Christophe Willem, etc…

[00:05:45.180] – Théophylle DCX
De ouf ! Mais juste tous ces espaces que je fantasmais et auxquels je n’avais pas accès. Je me rappelle même que je demandais à mes parents de déménager. Comme si, si on déménageait en ville ou à Paris, ça allait résoudre tous mes problèmes et que je ne serais plus à la Campagne angoissé d’aller au collège, à subir ce qu’on est beaucoup à avoir subi au collège et que je pourrais écouter cette musique avec d’autres personnes. Ce qui est le cas aujourd’hui grâce aux remix en plus !

[00:06:19.090] – Camille Bardin
Et toujours dans l’extrait que tu nous as lu, tu parles de ce Double JE. Je trouve la formule très belle

en plus… C’est quelque chose qui revient souvent dans ton travail, notamment dans une performance qui s’appelle « Get Out – Remboursez » dans laquelle tu expliques qu’enfant tu étais une vraie drague. Tous les jours, tu performais dans tes habits de dragking hétérocathochiant. Est-ce que tu peux nous en parler un peu davantage ?

[00:06:40.340] – Théophylle DCX
À cause du covid cette performance s’est transformée en lecture. Du coup, c’est une lecture que j’ai faite avec Julien Bourgain. Iel m’avait accompagné·e au SOMA l’été dernier et un texte dans lequel je raconte que quand j’étais petit, j’adorais quans on aillait chez mes grands-parents. (Mes grands parents qui eux, ne sont toujours pas au courant d’une quelconque, ne serait-ce qu’homosexualité ou quoi que ce soit.) Il y avait une grande jupe de flamenco, ma mamie elle avait aussi des talons hyper haut et tout, et je descendais toujours quand j’avais un petit moment, j’allais devant cette immense armoire, cet immense miroir, je mettais la jupe et je tournais et j’étais trop happy ! Mais dès que j’entendais un bruit à l’étage, je remettais mes habits en deux secondes et du coup je redevenais Théophylle, le JE des autres, quoi. Et du coup, ces habits là, que je choisissais pas, mais que j’ai quand même dû performer. Et même quand je pouvais un peu choisir mes habits, c’était toujours des trucs dans lesquels je devais aussi performer pour pas cramer… Ce qui avait déjà été cramé ! Sinon je ne me serai pas fait boulie ! Mais pour ne pas assumer ce qu’on avait déjà cramé en tout cas.

[00:08:16.720] – Camille Bardin
J’aimerai que tu lises un nouvel extrait. Cette fois ci, il n’est pas issu de ton livre, mais d’une performance que tu as faite avec Stella Kardraon…

[00:08:32.020] – Théophylle DCX
*Il lit* : “hier avec Stella on s’est retrouvé comme deux connes sans musique, parce qu’in our sex work there isn’t any music, any good one at least juste des sons peut-être. À part peut-être quand je vais voir un client, ou quand j’en ressors j’écoute du gros son pour profiter encore un peu de la défonce, mais je crois que je préfère encore aller manger un mille-feuilles, in my sex work there are just sounds, des sons rythmés, par la répétition avec laquelle je m’adonne à topper leur culs, la randomité de nos échanges sexuels, comment je me fonds dedans mon corps avec, je mens à leurs culs, avec la musique c’est pas possible de mentir,”

[00:09:05.180] – Camille Bardin
La musique est un moteur à la libération de la parole. Elle est un moyen de s’identifier à d’autres, de se construire une communauté aussi. Elle accompagne aussi les rituels. J’ai l’impression que les pâtisseries, c’est un peu une base de tes rituels à toi haha ya toujours des millefeuilles quelque part !

[00:09:22.520] – Théophylle DCX
Oui haha souvent, après avoir vu un client, je mange un millefeuilles ou une bonne pâtisserie.

[00:09:26.900] – Camille Bardin
Mais même quand on s’est vu à Paris il n’y a pas longtemps, tu m’as dit que tu avais acheté plein de pâtisserie. haha !

[00:09:31.160] – Théophylle DCX
J’adore les pâtisseries ! J’adore le sucre, etc.

[00:09:33.470] – Camille Bardin
Ah moi je suis team salé j’avoue ahaha ! Et du coup, quand on découvre ton travail, et notamment cette performance que tu as faite avec Stella qui s’appelle « Use et abuse, on s’embrasse, on danse et on sourit », on se rend aussi compte que la musique peut être un révélateur de voix silenciée. Ici, par exemple, tu parles des travailleurses du sexe et du fait qu’aucune musique leur est tout à fait adressée.

[00:09:55.860] – Théophylle DCX Euh non, c’était pas ça…

[00:09:57.440] – Camille Bardin Ah oui ? Alors dis nous tout !

[00:10:01.040] – Théophylle DCX
Du coup, on avait été invité·es pour cette expo à laquelle il n’y avait que des travailleurs et des travailleuses du sexe. C’était à Genève en janvier et ça s’appelait « Argent facile ». Et moi, j’avais mon livre, Rose2rage du coup, je n’avais pas préparé grand chose pour l’expo, je savais qu’on venait pour faire une performance de lecture et du coup, je m’étais dit que j’allais lire des passage du livre qui parlent du travail, du sexe. Et en fait je suis arrivée, j’ai relu la partie à laquelle je pensais et je me suis dis qu’en fait, cette partie était quand même très très chiante. Dans le sens où ce n’est pas une partie que j’ai envie de lire à l’oral. C’est vraiment un truc qui est fait pour être lu sur du papier, parce qu’elle n’est pas musical en fait. Dans les deux premières parties du livre, je parle de plein d’autres choses, du malaise à la campagne de séropositivité, d’amis, de sexe, de drogue, de ma vie avec mes amis, ma vie intime, ma vie sociale. Dans ces espaces il y a de la musique tout le temps et dans le travail du sexe, il n’y a pas de musique, c’est mon travail, c’est quelque chose que je performe. Et du coup, même dans le texte, c’est la partie qui, même dans son écriture, n’est pas musicale.

[00:11:18.590] – Camille Bardin
C’est vrai, c’est presque la partie qui se rapproche le plus d’un essai.

[00:11:20.090] – Camille Bardin
Parce que tu y expliques ton un rapport aux applications, tu expliques ce qui n’est pas OK dans les applications. Et tu donnes tes solutions, par ailleurs. Donc oui, effectivement, c’est une partie moins musicale dans son ton.

[00:11:31.430] – Théophylle DCX
Oui haha ! D’ailleurs si quelqu’un veut monter une application, j’ai plein d’idées !

[00:11:35.090] – Camille Bardin
Oui, effectivement, les investisseurs : lisez Rose2rage !

[00:11:41.630] – Théophylle DCX
Et du coup, c’est pour ça que je commence en disant qu’on s’est retrouvé·es comme deux connes parce que en fait, il n’y a pas de musique dans le travail du sexe. Parce que ce n’est pas notre travail artistique, ce n’est pas vraiment nous. C’est quelque chose qu’on performe la plupart du temps. Et comme je l’ai dis aussi, sur la musique on ne peut pas tricher et quand je dis que je mens à leur cul, c’est juste que c’est mon travail donc ce n’est pas vraiment moi… Et puis, c’était aussi la première fois que je parlais du travail du sexe dans ma pratique artistique…

[00:13:00.600] – Camille Bardin
Oui, parce que c’est juste ton site job en fait ?

[00:13:02.030] – Théophylle DCX
Oui, voilà. C’est ce qui me permet de faire de l’art en fait.

[00:13:06.570] – Camille Bardin Oui, c’est ça.

[00:13:10.110] – Théophylle DCX
Après, c’est quelque chose qui peut revenir dans mes textes, mais ce n’est pas forcément une matière que j’ai envie de transformer pour en faire de l’art.

[00:13:47.880] – Camille Bardin
Et dans ton travail d’artiste, tu célèbres par ailleurs des courants émancipateurs pour la communauté LGBT+, notamment au début de l’épidémie du VIH/Sida, par exemple. Tu travailles beaucoup sur la Hi- NRJ, tu tisse des liens entre ce genre qui est pourtant très mainstream, et la communauté. Est ce que tu veux bien nous parler de tes recherches ?

[00:14:15.430] – Théophylle DCX
Alors, la Hi-NRJ, c’est une musique qui a été inventée par Patrick Colly, un jeune DJ de San Francisco dans les années 1970, qui a énormément collaboré avec Sylvester, qui était une grande Queen, chanteuse de disco et de Hi-NRJ. Et Patrick Colly, qui est mort à 32-33 ans du sida, il est un des premiers à en être mort, à un moment où le sida n’avait même pas encore de nom. Et c’est lui qui a créé ce mouvement, à un moment où la disco disparait peu à peu, où on accélèrait les rythmes, il y a vraiment plein de nouveaux sons qui arrivaient notamment grâce aux synthés. Par exemple, c’est Patrick Colly qui a fait le fameux remix d’I feel love de Donna Summer ! Voilà, ce sont des recherches que j’ai faites il y a deux ans. Et là maintenant, c’est un projet de groupe que j’aimerais plus approfondir. Je vais travailler avec Soïzic de Manifesto XXI qui est une amie et on va faire une résidence de recherche à la Maison Artagon à la fin de l’année.

[00:16:09.180] – Camille Bardin
Ah mince ! On va se croiser. Je te laisserai des petits mots haha !

[00:16:13.820] – Speaker 3 Grave !!

[00:16:16.200] – Camille Bardin
Si tu les trouves tous t’auras gagné un millefeuilles !!! Hahaha

[00:16:19.650] – Théophylle DCX Hahahaha ! Trop bien !

[00:16:22.770] – Théophylle DCX
Donc dans ce texte que j’ai écrit il y a maintenant trois ans ou deux ans, j’explique, mon rapport à la Hi-NRJ, à comment je la ressens. C’est vraiment une musique qui a été inventée par les pédés pour les pédés avec les pédés et qui s’est développée à San Francisco, en Californie, et qui est apparu au même moment que le début de l’épidémie du VIH/Sida, elle a parcouru un peu le même chemin que l’épidémie au sein de la communauté gay : donc San Francisco, après New York, après le Canada et après l’Europe. Avec Soizic, dans l’idée, on aimerait retracer le chemin du sida au travers de cette musique. Mais ce ne sont encore que des recherches ! En tous cas, comme je le dis dans le texte, c’est ce que je ressens en tout cas. Et c’est aussi pour ça que je parle à la première personne du singulier, parce que ce n’est pas quelque chose que je suis en mesure de vérifier, en tout cas pour l’instant. Parce que c’est encore en phase de recherche et je n’ai pas encore pu me rendre là bas, interviewer quoi que ce soit ou quoi. Au moment de la fin du disco, on accélère la musique, on accélère les rythmes et du coup j’y vois un peu cette même urgence que la communauté a connu au début de l’épidémie. Les gens continuaient à faire la teuf, les rythmes s’accéleraient, on continuait de danser. Et en même temps, les disparitions du fait du sida s’accéléraient aussi. Voilà, c’est comme ça qu’elle me parle en tout cas cette musique, et c’est une musique qui est aussi hyper importante dans l’Histoire parce que c’est encore des sons qu’on retrouve aujourd’hui, mais dans d’autres courants musicaux et qui sont full présents dans la teuf.

[00:18:20.980] – Théophylle DCX
Extrait d’une des vidéos de la vidéo CURRICULUM VIHTAE, Théophylle montre l’ensemble des médicaments qu’il prend depuis qu’il est séropositif et comme s’il faisait une timeline de sa vie il raconte ce qu’il se passait dans sa vie à ce moment là : « Et de là, jusque là, il n’y a pas de sérophobie. Genre ça n’existe pas dans ma vie, je ne sais pas ce que c’est. C’est quoi la sérophobie ? C’est quoi !? Qu’est ce que c’est la sérophobiiiiiiie ? Personne sait ce que c’est la sérophobie. Personne. Hop là ! Ça n’existe pas. Ouais, là j’étais trop d’accord qu’il y ait des mecs qui ne veulent pas coucher avec moi, ou même de recevoir des conseils de santé de certains ami·es… Enfin bref, pour moi, j’étais ok avec ça… Et là j’ai couché avec un mec. Bravo ! À Amsterdam, quand j’étais avec ma mère et ma grand mère, *Il zoom sur une des boite de médicament* On va dire que c’est sur cette petite boîte là là. Est ce que je peux faire une mise au point… Yeeeeess ! *Il lit* 52 125 !!! Euuuuh, et je ne sais pas, on a commencé à coucher, mais il y a un peu la question de la Prep qui est arrivée. C’est un peu la question est ce qu’on met une capote ou non… Je le baise… avec une capote en plus !!! *il soupire* Rah j’avais oublié ça

dans l’histoire !!! Et du coup on baise et il me demande si je prends la Prep et je lui dis que non, que je suis séropo indétectable. Et là il a arrêté, on a arrêté de baiser. En fait, c’était trop de la merde, je le détestais. Et du coup, ça m’a mis trop trop trop trop mal parce que c’était la première fois qu’il y avait un truc aussi présent, aussi proche de moi, qui se manifestait, je pense. Et du coup, ça m’a fait trop mal. J’avais trop envie de pleurer mais je devais aller au resto avec ma mère, ma grand mère et ma sœur à Amsterdam. Du coup, j’ai pas pleuré. Et quand je suis parti du resto, ben je crois que j’avais plus besoin de pleurer. *fin de l’extrait sonore*

[00:20:13.450] – Camille Bardin
Quand on s’est rencontrés, tu m’as dit que tu faisais de l’art pour les gens que tu aimais. Aujourd’hui, je comprends un peu mieux ce que tu voulais dire par là. Je crois notamment avec grâce à l’extrait qu’on vient d’entendre. Quand j’ai vu cette vidéo là, je me suis dit Ah, je pense que ça y est, j’ai capté. Et du coup, cette œuvre s’appelle curriculum vihtae. Et c’est une sorte de timeline de ta vie depuis l’annonce qu’on a faite à 19 ans de ta séropositivé. Est ce que tu veux bien nous parler un peu de cette œuvre ?

[00:20:49.090] – Théophylle DCX
Yes ! Du coup, c’est une vidéo de 40 minutes ou j’explique un peu ma vie dans ces médicaments. Parce que du coup, j’ai appris que j’étais séropo à 19 ans. Et j’ai jamais jeté les boîtes. Au début, j’avais une trithérapie et je les ai accumulées. Je pense qu’il y avait plus parce que je l’ai dit à mes parents que quatre ans après que j’étais séropositif. Quand je rentrais à la maison le week end, évidemment, je prenais des médicaments en cachette et je n’allais pas laisser une boîte dans la poubelle. Et puis, petit à petit, j’ai commencé à les accumuler. Après, je suis rentré aux beaux arts, donc je me suis dit qu’un jour j’en ferai quelque chose. Mais j’ai jamais vraiment travaillé dessus. Et j’ai mon ami Georges qui était avec moi au lycée à Saint-Etienne, qui a déménagé à Marseille là cette année. Et je lui avais demandé de garder mes boites pour que mes parents ne les voient pas. Parce que je ne voulais pas qu’ils les voient. Donc c’était Georges qui les avait cachés chez son père. Dans un autre village à la campagne, à côté de Saint-Etienne. Et quand il a déménagé ici, je lui ai demandé de me ramener des médicaments. Et du coup, je me retrouve avec toutes mes boîtes de médicaments. Donc les boîtes que j’avais gardé entre Nice et Marseille, les boîtes de Marseille, les boîtes de Lyon, Saint-Etienne et du coup, le nouveau traitement que j’ai maintenant. Et du coup, je ne savais pas trop quoi faire. Au début, je m’étais dit que j’allais en faire une sculpture, mais je crois qu’en fait je ne suis pas encore prêt à ce que ce soit une sculpture et que du coup, je puisse peut être plus les toucher. Et du coup, je me suis dis j’allais en faire une vidéo. Et du coup, je les ai mis dans mon salon en mode timeline. Ça, c’est bien la première année, ma deuxième année et ma troisième année, jusqu’à aujourd’hui. Et en fait chaque boîte est un peu une mémoire physique, une mémoire externe en tout cas, dans laquelle je peux divaguer. Il y a des trucs qui me revenaient en filmant.

[00:23:19.680] – Camille Bardin Y’a presque un aspect vlog.

[00:23:21.140] – Théophylle DCX
Oui, oui, grave, un truc très internet. Ouais ben j’en avais grave parlé avec Lavande qui est aussi une amie à moi et qui a une pratique de vlog. Trop stylé si vous voulez aller voir…

[00:23:35.370] – Camille Bardin
Je suis trop chaude ! Je suis un peu fan des blogs, j’avoue.

[00:23:37.440] – Théophylle DCX
Ses oeuvres sont incroyables ! Et du coup, je lui avais demandé son avis. On en avait parlé ensemble aussi pour que je puisse avoir les conseils d’une professionnelle. Donc je filme les médicaments, avec leur mémoire qui me revient, les années qui me reviennent. Et comment à la fois ça a été indétectable dans ma vie – parce que ça n’a jamais vraiment été un big deal. Mais c’est quand même un parcours médical, qui t’oblige à certains rendez vous. Les médicament me renvoient aussi à certains moments, en fonction de certaines amitiés. C’est une certaine période de ma vie quoi. Et du coup, j’ai essayé de parcourir cette période de ma vie en fonction de ces médicaments là. Mais c’est ma vie qui est comme ça. Ce n’est pas forcément ma vie par rapport aux médicaments et au VIH. Mais le fait d’avoir

ces médicaments, c’est aussi cette mémoire qui ressort. Le tout d’une manière assez spontanée.

[00:24:26.640] – Camille Bardin
Et je vois aussi des moments de bascule, notamment le moment ou tu comprends ce que c’est que la sérophobie.

[00:24:36.090] – Théophylle DCX
Oui, toute la première partie de la timeline, je dis que je ne sais absolument pas ce que c’est la phobie. J’accepte plein de comportements sérophobes. Parce que je pense que c’est très facile d’être sérophobes, même en l’ignorant. C’est la même chose pour toutes les autres formes d’oppressions je pense.

[00:25:01.650] – Camille Bardin
Oui, c’est comme le sexisme, le racisme, le classisme ou le validisme. C’est sont les constructions sociales qu’il faut déconstruire.

[00:25:06.420] – Théophylle DCX
Et du coup il y a ce moment, ou je suis confronté à de la serophobie avec un mec avec qui je fais un plan cul et qui est hyper proche de moi et du coup ça me met trop mal. Et je me rends compte que j’ai grave accepté et intériorisé la sérophobie. C’est un moment de bascule en effet.

[00:25:33.450] – Camille Bardin
Oui, en fait tu te rends compte que tu étais en permanence en train de te outer quoi !

[00:25:42.740] – Théophylle DCX
Oui, ou je me justifiais ou je pensais que je devais avoir une forme de redevabilité. Alors qu’en fait FUCK, éduquez vous, ou mourrez hahah.

[00:25:55.260] – Camille Bardin
Hahaha ! Il y a un autre extrait que j’aimerai que tu lises… Est-ce que tu veux bien ? Je t’en prie.

[00:26:39.450] – Théophylle DCX
*Il commence à lire* “si un jour il est possible Je ne veux pas devenir négatif -je ne veux pas renoncer à ma séropositivité, c’est devenu mon identité, bien plus qu’un simple statut, c’est avec ma séropositivité que je grandis depuis mes 19 ans, grâce à elle j’apprends, je vois, je témoigne, j’ai tellement appris, c’est avec cette identité que je me confronte à toustes depuis mes 19ans, c’est avec cette identité, que j’ai commencé ma vie sexuelle & sociale de jeune pédé, flemme de lui dire au revoir, j’ai pas envie de prendre la prep.”

[00:26:40.830] – Théophylle DCX
Là, en le relisant, je veux préciser que quand j’écris ça, je vis quand même en France dans un pays où on a accès aux traitements, où je suis indétectable en deux secondes avec une ALD à 100 % qui me garantit d’avoir le traitement à vie, en continu. Mais le jour où en fait, avec ne serait-ce que l’urgence écologique, le climat politique, etc. Si un jour il y a plus d’accès aux traitements, si un jour il n’y a plus d’accès aux soins, ça va pas tomber tout de suite, mais on a aucune garantie que les soins resteront accessibles.

[00:27:23.330] – Camille Bardin
Oui, tous nos droits sont précaires…

[00:27:25.250] – Théophylle DCX
… Et peuvent être remis en cause s’il y a un conflit ou une nouvelle politique. Dans ce cas, j’avoue que ce discours y tient plus. C’est dans ces conditions là, of course. Mais en tous cas, tout de suite, aujourd’hui je ne veux pas renoncer à cette identité, quoi…

[00:28:51.950] – Camille Bardin
Il y a quelque chose de lumineux dans tout ce que tu fais. Sincèrement, pour moi Theophile tu es une

sorte d’être de lumière qui transforme le réel. Tu portes au jour ce qu’on voudrait que tu laisses dans l’ombre, au fond d’un placard et tu nous invites à communier avec toi. Il y a cette œuvre par exemple “Rendez-vous” dans laquelle tu lis un texte qui raconte tes trois premières années de séropositivité. Les rendez-vous à répétition, le vocabulaire qui te devient peu à peu familier. Là encore, ce texte il parle de célébration, d’énergie, de renaissance. Ça n’a pas été évident de préparer cette interview parce que tu livres tellement de choses que j’avais peur d’exagérer, de faire la pourrie gâtée qui en demanderait trop. Pourquoi à un moment donné tu as décidé de parler ainsi ? Pourquoi cela semble si aisé, si viscéral pour toi ? Bien sûr, j’ai envie de dire que l’intime est politique. Qu’il y a quelque chose de cet ordre là en tous cas.

[00:28:56.930] – Théophylle DCX
Oui c’est claire ! Là on parle du HIV-Birthday non ? Parce que l’oeuvre « Rendez-vous » parle de ça. Dans la vidéo j’explique qu’il y a eu ma première année de séropo et la deuxième, qui étaient des périodes pas ouf durant lesquelles j’étais à Lyon. Plus tard, quand j’étais, je crois, en deuxième ou troisième année aux Beaux arts, j’étais trop bien, c’était comme la libération. Et un jour, j’étais avec Nello qui est un très bon ami à moi. C’est la personne avec qui je partage mon atelier à Artagonet je racontais mon parcours de séropo. Enfin, on se livrait l’un à l’autre et là je me suis rendu compte qu’on était le 5 février. Et mon anniversaire de séropo c’est le 5 février et je ne m’en étais pas rendu compte. Et du coup, je me suis dis « putain, mais en fait, c’est mon anniversaire aujourd’hui » Je ne voulais pas célébrer mes médicaments ou quoi mais simplement le fait d’être bien dans ma vie. Après c’est grave un truc de privilégié ce que je dis, de pouvoir se permettre de faire son anniversaire de séropositivité, enfin je ne sais pas. Mais en tous cas, à ce moment là dans ma vie tout allait bien et j’étais trop content de faire ce constat là. Du coup, j’ai dit « Bon Let’s go ! On fête mon anniversaire aujourd’hui » et on a tous organisé un anniversaire hyper spontané avec mes potes. Et du coup, depuis, chaque année, je fais mon HIV-Birthday ! Parce que même si c’est hyper cliché, c’est une forme de renaissance ou de mort. En tout cas, ça tombe d’un coup et à cette époque là je n’avais pas les armes ni tout le background éducatif par rapport à ce sujet là. Enfin je ne connaissais que des trucs très basiques, j’avais intégré moi-même de la sérophobie. Donc cet anniversaire c’est le mien mais c’est aussi celui d’autres personnes. On a tous des moments dans notre vie qui sont bouleversant. Pour moi c’est l’annonce de ma séropositivité, puis la mort d’Alexandre. Ce sont des periodes qui marquent un avant et un après. Et trois ans après cette annonce, j’étais tellement bien donc j’avais envie de le célébrer. Et du coup, j’ai invité plein de gens à le célébrer avec moi et j’ai écrit ce texte pour faire une performance pour laquelle on avait pris une salle dans l’école où on était en mode teuf pendant 5 h. Et à un moment de la teuf, je lisais ce texte et c’était trop stylé. C’était trop stylé de faire la fête, quoi. J’avais mis de la fumée partout, il y avait de la musique trop bien. On a pu faire la fête pendant 5 h et toustes être bien. C’était important pour moi qu’il y ait tous ces gens parce que je considère que tous ces rendez-vous médicaux ils se transforment ensuite en rendez vous intimes, amicaux et des rendez vous d’amour. C’est pour ça que je voulais le célébrer.

[00:32:25.070] – Camille Bardin
Comme ça, vous comprenez les auditeurices, pourquoi je dis que c’est un être de lumière !

[00:32:32.570] – Camille Bardin
Théophylle, on est à 34 minutes d’enregistrement, je trouve que c’est court. J’ai envie que ça dure plus longtemps. Du coup, est ce que t’as envie de parler d’un autre truc avant que je te pose la dernière question ?

[00:32:43.070] – Théophylle DCX
Euh, je ne sais pas. Je pourrais parler de ce que je vais faire vendredi.

[00:33:01.300] – Camille Bardin Oh ben oui, oui !

[00:33:04.230] – Théophylle DCX
Bah comme tu as vu hier, j’ai construit des petits fours. En gros, la vidéo dont on a parlé elle était accompagnée d’un texte que j’ai écrit et dans lequel je parle d’indétectabilité. Parce que quand on est séropo sous traitement on est indétectable et de fait, intransmissible. Et dans ce texte je parle aussi

d’une autre sorte d’indétectabilité, parce que si on parle souvent d’invisibilisation, je trouve qu’on pourrait aussi parler d’indétectabilité dans le sens où on notifie la présence du VIH quelque part, mais notifier sa présence nous permet souvent de nous dédouaner de tout devoir de mémoire. Et c’est de ça dont je vais parler lors de ma performance de vendredi. J’ai écrit un texte qui parle de ça et je vais invité les gens à prendre un oeuf de la survie et à écrire dessus quelque chose qui les a aidé à un moment de leur vie à aller plus loin. Pour ma part, sur mes oeufs il y a écrit Cascada, Lady Gaga ou encore Mika. Dans ce texte, en dehors de la musique pop, je parle de cette forme d’indétectabilisation qui est aussi un moyen d’oppression. J’avais envie de sortir le mot « indétectable » du vocabulaire scientifique et médical.

[00:34:26.220] – Camille Bardin
Mais dans ma projection, le terme indétectable c’était quelque chose de positif. Non ?

[00:34:38.550] – Théophylle DCX
Oui oui, c’est grave positif ! Mais je propose un pas de côté en employant le terme indétectable pour parler d’autre chose. Par exemple, dans les manuels scolaires, on nous montre une photo de l’obélisque capotée à Paris, mais c’est tout. En fait, c’est un petit c) dans un petit B) du grand III de la partie je sais pas combien. C’est tout. En montrant ces oeuvres militantes et historiques qui luttaient contre les politiques d’invisibilisation on considère qu’on a fait ce qu’il y avait à faire et c’est tout. On a pas besoin de plus époliguer. Enfin bon, j’espère que ça a changé ! C’est de ça dont je parle avec ce texte et les oeufs de la survie. Je considère qu’aujourd’hui encore il n’y a pas vraiment de devoir de mémoire vis à vis des Survivant·es de l’épidémie. En tous cas pas à l’échelle de la culture gé prout, manuel scolaire, etc. Ca aussi c’est l’indétectabilité pour moi et c’est ce dont j’ai envie de parler vendredi avec mes oeufs de la survie.

[00:36:20.850] – Camille Bardin
D’ailleurs, je me demandais, tu avais pensé quoi de l’exposition qui avait lieu au MuCEM l’hiver dernier sur le VIH/Sida ?

[00:36:23.310] – Théophylle DCX
Ben en vrai j’avais grave kiffé ? Oui, parce que je m’étais dit que si mes parents venaient la voir iels auraient appris plein de trucs. Même si mes parents sont géniaux… Mes parents sont trop cools iels ont fait beaucoup de chemin… En étant pédé, séropo, travailleur du sexe et qu’il y ait encore full love dans notre relation…

[00:36:49.800] – Camille Bardin Big up à elleux…

[00:36:50.760] – Théophylle DCX
Oui, et c’est surtout ça. Je n’étais pas allé voir ça comme une expo d’art parce que ce n’était pas une expo d’art, même si il y avait des trucs artistiques. Et je m’étais dit qu’en fait, les gens qui viennent dans cette expo, ils ont appris plein de trucs et c’est un Musée national, donc c’est hyper important.

[00:37:05.910] – Camille Bardin
Ça fait potentiellement changement de paradigme ! T’as la capote de la Concorde et l’expo au MuCEM.

[00:37:13.410] – Théophylle DCX Exactement.

[00:37:14.060] – Camille Bardin
Moi, j’ai appris plein de trucs en tous cas. Mais je trouve ça intéressant de voir comment une personne concernée l’a prise. Et d’ailleurs tu avais fait une performance là bas !

[00:37:32.070] – Théophylle DCX
Oui ! Du coup, Soïzic, avec Manifesto, avait encadré les six mois de l’expo par une série de podcasts. Et du coup, pour le closing j’avais lu le texte, dont je suis en train de parler. Mais je vous conseille

d’aller écouter le podcast de Soizic qui a fait un travaille trop cool !

[00:38:01.380] – Camille Bardin
On mettra tous les petits infos en description. Bon ! Ca y est, on arrive à la dernière question Théophylle… Que les gens comprennent s’il y a des nouvelleaux auditeurices, parce que sinon ça risque de vous semble bizarre… En fait, depuis la création de PRÉSENT.E, je termine chacun de ses entretiens par la même question à laquelle tu es libre de répondre comme tu veux. Théophylle, est ce que tu réussis à vivre de ton travail artistique ?

[00:38:32.460] – Théophylle DCX
Artistique, non. Cette année, j’ai fait pas mal de trucs, mais c’est pas assez en tout cas.

[00:38:38.220] – Camille Bardin
Sachant que tu as fini les Beaux-Arts l’année dernière non ?

[00:38:41.070] – Théophylle DCX
J’ai fini en juin là ! Donc vivre de mon art, pour le moment pas encore. Après, comme je l’ai dit au début, le travail du sexe c’est aussi ce qui me permet de faire de l’art. Après, moi, j’ai quand même eu de la chance. Mes parents m’ont aidé à payer mon loyer pendant mes études. Donc là maintenant, non. Mais du coup, avec les aides sociales et le travail du sexe, je peux vivre à Marseille comme il faut en tout cas et et faire de l’art de manière indépendante. Mais oui, le travail artistique pour l’instant non.

[00:39:23.220] – Camille Bardin
D’autant plus que, étant donné que tu fais beaucoup de performances ça peut etre plus compliqué aussi… Après, ton ouvrage va être un best seller donc je ne me fais pas de soucis hahaha ! Là, je fais de la marteau thérapie donc s’il y a des éditeurs et des éditrices qui nous écoutent, sachez que je vais vous harceler par mail ! Hahaha… Merci Théophile…

[00:39:48.570] – Théophylle DCX Merci à toi Camille.

[00:39:53.460] – Camille Bardin
Merci d’avoir écouté cet épisode de PRÉSENT.E (ou de l’avoir lu !). Je suis vraiment trop contente de vous retrouver. Vous pouvez aller sur le compte Instagram de PRÉSENT.E pour suivre toute l’actualité du podcast et aussi sur celui de Théophylle, c’est theophylle.dcx ! Et puis un dernier remerciement qui revient à David Walters qui me permet d’utiliser sa musique pour le générique.

[00:40:18.750] – Théophylle DCX Et merci David hahaha

[00:40:21.600] – Camille Bardin
À dans deux semaines pour un épisode avec Valentin Noujaïm que j’ai enregistré hier et qui va être trop bien ! Mais d’ici là, prenez soin de vous et je vous embrasse !

[00:40:28.560] – Théophylle DCX Vive Valentin ! Hahahaha

Publié par Camille Bardin

Critique d'art indépendante, membre de Jeunes Critiques d'Art.

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